每日法语听力

当前播放

第一部 第四章

Chapitre IV Un Père et un Fils

Ma femme a réellement beaucoup de tête ! se disait, le lendemain à six heures du matin, le maire de Verrières, en descendant à la scie du père Sorel.

Quoique je lui aie dit, pour conserver la supériorité qui mappartient, je navais pas songé que si je ne prends pas ce petit abbé Sorel, qui, dit-on, sait le latin comme un ange, le directeur du dépôt, cette âme sans repos, pourrait bien avoir la même idée que moi et me lenlever.

Avec quel ton de suffisance il parlerait du précepteur de ses enfants ! ... Ce précepteur, une fois à moi, portera-t-il la soutane ?

M. de Rênal était absorbé dans ce doute, lorsquil vit de loin un paysan, homme de près de six pieds, qui, dès le petit jour, semblait fort occupé à mesurer des pièces de bois déposées le long du Doubs, sur le chemin de halage.

Le paysan neut pas lair fort satisfait de voir approcher M. le maire ; car ces pièces de bois obstruaient le chemin, et étaient déposées en contravention.

Le père Sorel, car cétait lui, fut très-surpris et encore plus content de la singulière proposition que M. de Rênal lui faisait pour son fils Julien.

Il ne len écouta pas moins avec cet air de tristesse mécontente et de désintérêt, dont sait si bien se revêtir la finesse des habitants de ces montagnes. Esclaves du temps de la domination espagnole, ils conservent encore ce trait de la physionomie du fellah dÉgypte.

La réponse de Sorel ne fut dabord que la longue récitation de toutes les formules de respect quil savait par cœur.

Pendant quil répétait ces vaines paroles, avec un sourire gauche qui augmentait lair de fausseté et presque de friponnerie naturel à sa physionomie, lesprit actif du vieux paysan cherchait à découvrir quelle raison pouvait porter un homme aussi considérable à prendre chez lui son vaurien de fils.

下载全新《每日法语听力》客户端,查看完整内容
点击播放