Chapitre 1-2
La jeune femme était assise sur une chaise, les mains abandonnées, ne pleurant plus, lorsque Lantier entra tranquillement.
— C'est toi ! c'est toi ! cria-t-elle, en voulant se jeter à son cou.
— Oui, c'est moi, après ? répondit-il. Tu ne vas pas commencer tes bêtises, peut-être !
Il l'avait écartée. Puis, d'un geste de mauvaise humeur, il lança à la volée son chapeau de feutre noir sur la commode.
C'était un garçon de vingt-six ans, petit, très-brun, d'une jolie figure, avec de minces moustaches, qu'il frisait toujours d'un mouvement machinal de la main.
Il portait une cotte d'ouvrier, une vieille redingote tachée qu'il pinçait à la taille, et avait en parlant un accent provençal très-prononcé.
Gervaise, retombée sur la chaise, se plaignait doucement, par courtes phrases.
— Je n'ai pas pu fermer l'œil… Je croyais qu'on t'avait donné un mauvais coup…
Où es-tu allé ? où as-tu passé la nuit ? Mon Dieu ! ne recommence pas, je deviendrais folle… Dis, Auguste, où es-tu allé ?
— Où j'avais affaire, parbleu ! dit-il avec un haussement d'épaules. J'étais à huit heures à la Glacière, chez cet ami qui doit monter une fabrique de chapeaux.
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