À Lillois, se cache un atelier pas comme les autres. Dans le garage de cette maison, de simples barreaux de bois se transforment en cannes de prestige. Sous les mains expertes de Pierre Vanherck, le bois précieux venu d’Inde prend forme petit à petit.
Il faudra plus de septante heures de travail pour arriver au résultat fini. Son savoir-faire, Pierre Vanherck l’a acquis tout seul. Électromécanicien dans un centre de recherche, il plaque tout en 2003 et se lance dans l’ébénisterie. C’est par hasard qu’il s’essaye à la fabrication de cannes.
J’ai eu la chance d’acquérir un stock de bois et dans ce stock de bois, y avait un stock de bois précieux et je ne savais pas du tout à quoi il était destiné. Puis je me suis renseigné et la personne à qui m’avait vendu ce stock m’avait dit que c’était destiné à faire des cannes de prestige et que le stock de bois datait de la fin du dix-neuvième. Je me suis dit : je vais me créer une canne ! Et tout a démarré comme ça !
À l’époque, personne ne croit en son projet, même ses proches : Pierre Vanherck est seul.
J’étais employé dans un centre de recherche, bien rémunéré, congés payés, tout ce qu’il fallait. Vous claquez ça du jour au lendemain pour vous installer en tant qu’artisan créateur de cannes. À cette époque-là, c’est « au secours ! »
Je me rappelle d’aller – et je vais pas la citer – dans une banque à Braine-l’Alleud pour avoir un prêt pour acheter des machines. Je me rappellerai toujours.
Je dis à l’employé de banque : « Ben c’est pour créer des cannes. » Il me dit gentiment en me regardant droit dans les yeux : « Monsieur Vanherck, retournez travailler ! »
Mais l’artisan persévère et le résultat est là. Au fil des ans, il peaufine sa technique et crée de plus en plus, jusqu’à trois cannes par mois.
Il expose à Monaco ou à Tokyo, crée des cannes pour le pape Benoît XVI ou le baron de Rothschild. Chaque objet est unique.
Monsieur Vanherck, vous venez de sortir ici une canne qui est très particulière. Oui. Elle est un peu spéciale. Elle est réalisée en collaboration avec mon ami Étienne Bouillon qui est le créateur du premier whisky belge pur malt. Et donc, ici, dedans, il y a une petite fiole où j’y cache son whisky. Voilà !